Un énième article sur le Nanowrimo…

10 novembre 2022

… Celui que vous avez vu sur tous les blogs parlant d’écriture. Ou pas ! Ici, je ne vous listerai pas les pour et les contre de s’adonner à ce challenge, ni aucun conseil pour le réussir ou se motiver. J’estime qu’il y a assez d’articles à ce sujet pour constituer deux Nanos entiers à eux seul. En fait, ici, on va râler (un peu).

Introduction obligatoires et autres bavardages

Si vous ne le connaissez pas, le NaNoWriMo (abrégé en Nano pour les petits habitués), est un challenge d’écriture qui se déroule du 1er au 30 novembre, où l’on doit écrire 50 000 mots en un seul mois. Ce qui revient à 1666 mots par jour, qui se cumulent petit à petit, comme autant de petites cartes sur un château fragile.

À l’heure où j’écris ces lignes, nous sommes le lundi 7 novembre, l’hiver a enfin remporté la bataille contre le dérèglement climatique et l’on doit sortir ses petites mimines de sous le plaid pour aligner les signes sur son traitement de texte favori.

Bon, pour ne rien vous cacher, mon compteur n’est pas brillant. Environ 6000 mots, sur les 11 667 que je suis supposé atteindre. J’ai un proverbe, pour les mois de Nano : « Tant que le retard n’atteint pas les 10 000 mots, c’est toujours rattrapable ! ». Sauf que, cette fois, je le sais, je le sens, comme dirait l’autre : À moins d’un miracle, là, je n’y arriverai pas.

Novembre

Pourquoi avoir choisi le mois de novembre pour un challenge aussi drastique ? Pour moi comme pour d’autres, ce n’est clairement pas la période idéale. L’automne devient mordant, les nuits tombent vite, notre système immunitaire en prend un sacré coup. On somnole, on grelotte, on déprime sévère, et il n’y a même pas une petite fête sympathique pour illuminer ces trente journées grises !

Durant mes tous premiers Nano, pour ne rien arranger, j’étais étudiant. Souvent, c’est à cette période que commencent la révision des partiels et la rédaction de dossiers. Certains en profitent pour glisser leurs devoirs dans le compteur de mots, les petits filous, mais toujours est-il que si vous êtes dans ce cas-là : ouch. Et courage.

La sortie d’un long blocage

Pour ce Nano, j’ai décidé de jouer le jeu, pour une fois, et de commencer un nouveau roman… Presque. En réalité, c’est la reprise d’une fanfiction que j’avais commencée quelques années auparavant et jamais continuée, car d’autres projets ont pris le pas.

Au mois d’octobre, j’ai dépoussiéré mes trois premiers chapitres, rédigé un plan détaillé, changé les noms des personnages, et ce projet m’enthousiasme pas mal, à vrai dire. J’avais besoin d’un texte simple pour me remettre dans le bain, un truc qui ne me fasse pas de nœuds au cerveau et qui me donne réellement envie de me mettre à travailler.

Durant plusieurs mois, je me suis acharné sur un autre roman de fantasy qui… Rechigne à voir le jour. Le bougre me résiste, les personnages se cabrent comme des chevaux sauvages dès que j’essaie d’en tirer une profondeur, l’intrigue a de gros problèmes… Je ne m’en sortais pas et je n’y prenais plus plaisir. Alors, j’ai décidé de mettre ce projet de côté et d’en commencer un plus simple.

Seulement, du coup, je suis rouillé. Et malgré tout le plaisir que j’ai, ben… J’ai du mal à me concentrer. J’écris un peu tous les jours. Pas assez pour remplir mon objectif journalier, malheureusement. C’est comme ça.

La vie

Comme tout le monde, j’ai des choses sur le feu. D’autres projets que l’écriture, des petites tâches qui s’accumulent sur ma to-do list, une vie sociale…

Rien de chronophage, en fait. Je sais que certains auteurs réussissent le Nano en étant beaucoup plus débordés que moi.

Le vrai problème, c’est que ça me prend de l’espace mental. Ces petites choses me parasitent l’esprit et empêchent mon roman de prendre tout l’espace qu’il y mériterait. La seule solution, c’est de régler les soucis un par un et d’attendre que ça aille mieux. Là, ça ne tombe pas bien, entre la déprime hivernale et le Nano, voilà tout. C’est nul, mais c’est comme ça.

Et pourtant.

Je ne réussirai pas le Nano cette année. C’est peut-être un peu tôt pour en être certain, mais c’est une intuition que j’ai. Et pourtant, je m’en fiche complètement !

Parce que, vous savez quoi ? Mon roman progresse et je m’amuse.

Certes, je ne remplis pas mes objectifs, l’écart se creuse, ça me fait grimacer. Mais si je n’avais pas cette ligne d’arrivée, aussi inatteignable soit-elle, je n’écrirais peut-être pas autant. Je ne ferais probablement pas l’effort, prétextant le froid, le reste de la to-do list, la flemme, la fatigue.

Mais c’est le Nano, alors j’y vais, je me lance, et c’est une victoire en soi. C’est déjà une bonne chose.

J’ai beaucoup de Nanos et de Camp Nanos à mon actif. J’ai parfois réussi, souvent échoué. Cela me déprimait, au début. Désormais, j’ai appris à prendre du recul et à me dire que ma valeur entant qu’écrivain n’est pas réduite à ma productivité.

Si vous êtes sous la limite de mots, si vous voyez les autres auteurs sur les réseaux sociaux réussir à aligner leurs 1666 mots par jour et pas vous, posez-vous une question : Auriez-vous écrit autant si ce n’était pas le Nano ? Moi non.

Alors, en ce qui me concerne, je considère que je gagne.

PS : Cet article a ajouté 932 mots à mon compteur. Yay !

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